Les ouvriers plus fréquemment victimes d’accidents du travail

Les ouvriers plus fréquemment victimes d’accidents du travail
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2228&id_rubrique=133&id_groupe=14&id_mot=120

62,6 % des victimes d’accidents du travail [1] sont des ouvriers alors qu’ils ne représentent que 23 % des salariés, selon les données 2012 du ministère du Travail [2]. Les employés représentent un quart des victimes, les professions intermédiaires une sur dix et les cadres supérieurs 2,2 %. Les ouvriers sont aussi les plus touchés si l’on considère le taux de fréquence d’accidents rapporté au million d’heures travaillées : celui-ci est 17 fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres (respectivement 42,9 accidents du travail pour un million d’heures travaillées contre 2,5). Les deux tiers (66 %) des accidents mortels concernent des ouvriers, alors que 10 % impliquent des cadres.

RSE : un moyen d’améliorer la santé des salariés ?

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) : de quoi parle-t-on ?

Le concept de RSE est né dans les années 1960 avec la littérature consacrée aux entreprises (l’économiste H. Bowen publia en 1953 Social Responsabilities of the Businessman). Il sera rendu populaire en 1987 avec le rapport Brundtland[1] par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies. Plusieurs textes se succèdent et façonnent la notion jusqu’en 2015 avec l’adoption en France de la loi transition énergétique pour la croissance verte, qui comprend un chapitre sur les conséquences sociales et environnementales des sociétés.

La Responsabilité Sociale des Entreprises relève de ce qu'on appelle la soft law[2] c’est à dire « l’ensemble des textes de droit international non contraignants et pouvant être librement interprétés, mais qui s’appliquent sous la pression internationale, sous couvert de protection de l’intérêt général ». La RSE relève donc de démarches volontaires des entreprises. Selon l’Insee 64% des entreprises de 50 salariés ou plus sont familières avec la notion de Responsabilité sociétale des entreprises et 52% pensent mener des actions pour suivre la RSE[3]. Les PME de 10-49 salariés sont environ 24% à mener des actions RSE contre 84% pour les entreprises de plus de 500 salariés[4].

Cette notion est difficile à appréhender, probablement car plusieurs définitions cohabitent. Ainsi selon la Commission européenne il s’agit de « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». Pour l’AFNOR, membre de l’Organisme International de Normalisation, qui a signé la Norme ISO 26000 en 2010, c’est « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique » étendant le périmètre de ladite organisation aux relations et conditions de travail, aux questions relatives aux consommateurs ou encore à la gouvernance de l’organisation. Pour le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer la notion est définie comme  « un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire. »

La Responsabilité Sociale des Entreprises se compose de trois volets : un volet écologique, un volet social et un volet sociétal. Le volet social amène les entreprise à faire un audit sur la sécurité au travail, le bien-être des salariés, le développement de leurs compétences, l’égalité hommes-femmes, la diversité ethnique, sociale et culturelle au sein des équipes, la consolidation de l’emploi des jeunes et des seniors…

Concrètement, lorsque le diagnostic est réalisé sur la partie bien-être du volet social et que l’entreprise souhaite mettre en place des actions correctives, ce n’est pas chose aisée.

Prenons l’exemple du sport en entreprise. Lorsque les bonnes volontés sont réunies pour mettre en place une offre, il y a un manque d’informations sur ce qu’il convient de faire, qui contacter, comment recruter des participants. Bien souvent les syndicats de salariés bottent en touche sur la question, estimant que ce sujet ne fait pas partie de leurs prérogatives. Côté salariés, les principales raisons de refus invoquées sont le besoin de séparer vie privée et vie professionnelle, un manque de temps et motivation, la peur que ce soit un moyen de contrôle de la part de l’entreprise ou une offre sportive inadaptée. Enfin, des salariés évoquent la réticence de faire une activité physique avec leurs collègues et nombreux refusent d’utiliser les équipements sportifs de l’entreprise[5]. En 2009, 13% des Français pratiquaient un sport une fois par semaine sur leur lieu de travail ; la moyenne dans l’UE étant de 8%[6] Ce faible pourcentage cache de grandes disparités puisque la taille de l’entreprise, la présence d’un comité d’entreprise (CE), la localisation de l’entreprise sont des critères non négligeables. De plus, selon le poste occupé, les horaires de travail, la distance du trajet domicile-travail, de nombreux salariés ont du mal à se dégager du temps pour cette activité proposée par l’entreprise.
  • Pourtant les bienfaits d’une offre sportive en entreprise sont bien réels :
  • Diminution de l’absentéisme
  • Augmentation de la productivité
  • Diminution des maladies, notamment professionnelles
  • Augmentation de la performance
  • Augmentation de la motivation, du lien social
  • Amélioration de l’environnement de travail et des conditions de travail
  • Lutte contre le turnover[7]

Crée en 2013, France Stratégie[8], est un organisme de réflexion, d’expertise et de concertation rattachée au Premier ministre. L’équipe de France Stratégie suggère de créer une « Charte sport pour tous » pour multiplier le nombre d’entreprises ayant une offre sportive et de multiplier le nombre de salariés pratiquant, ou encore de compléter la formation des ressources humaines pour les sensibiliser à ce thème et à l’activité physique en entreprise.

D’autres pistes de réflexion pour améliorer le bien-être et adaptables à toutes les entreprises, doivent être trouvées. Un chiffre inquiétant pour un risque croissant : seul 31% des entreprises qui ne connaissant pas ou ne mènent pas d’actions de RSE ont un plan de prévention des risques psychosociaux tandis que ce pourcentage atteint 58%  pour celles connaissant la RSE et pensant mener des actions[9].

Pour rappel, en France, l’obligation, pour l’employeur, de veiller à la santé (physique, psychologique et sociale) des salariés est inscrite dans le code du travail (Articles L. 4141-1 à L.4142-3, R.4121-1 à R. 4121-4, R. 4141-1à R. 4143-2 et R. 4612-3 à R. 4612-6).
 
La RSE apporte aux entreprises un gain de performance économique de l’ordre de 10%[10] mesuré par la valeur ajoutée par tête, qui s’explique par une meilleure organisation, une meilleure image auprès des fournisseurs et clients, et par des salariés plus motivés donc plus productifs.
 
La RSE nous apparait être un outil intéressant aux applications nombreuses pour améliorer les conditions de travail et venir impacter de ce fait la santé physique et psychique des salariés mais également instaurer un climat de bien-être en entreprise, favorable aux deux parties.
 
 
Charlotte Pascal, Corinne Praznoczy, Onaps, le 20 septembre 2016
 
Comment faire en pratique ?
Des renseignements et des formations sont disponibles sur
www.novethic.fr 


  
 
 
 
 
 

[1]  http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/files/5/rapport_brundtland.pdf
[2] Définition : http://www.portail-ie.fr/lexiques/read/90
[3]  Insee, enquête sur les entreprises et le développement durable 2011.
[4]  http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs_etude_rse_finale.pdf
[5] http://archives.strategie.gouv.fr/cas/system/files/2012-10-30-sport-entreprise-na_298.pdf
[6] http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_334_fr.pdf
[7] http://archives.strategie.gouv.fr/cas/system/files/2012-10-30-sport-entreprise-na_298.pdf
[8] http://www.strategie.gouv.fr/
[9]  Insee, enquête sur les entreprises et le développement durable 2011.
[10] http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs_etude_rse_finale.pdf
 

Le programme annuel de prévention et le rapport faisant le bilan de l’hygiène du CHSCT

Le programme annuel de prévention et le rapport faisant le bilan de l’hygiène du CHSCT – Le DUE Document Unique d’Evaluation
http://infosdroits.fr/le-programme-annuel-de-prevention-et-le-rapport-faisant-le-bilan-de-lhygiene-du-chsct-le-due-document-unique-devaluation/

Tous les ans, les employeurs publics ou privés ont l’obligation de fournir pour avis et vote aux représentants du CHSCT – Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail – un rapport annuel écrit faisant le bilan de la situation générale de la santé, de la sécurité et des conditions de travail et un programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail.

Travail et santé

Travail et santé
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?reg_id=0&ref_id=ECO486

(Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), juillet 2016)
« Ce numéro d'Economie et Statistique est consacré à des travaux mobilisant l'enquête Santé et itinéraire professionnel (Sip) mise en place par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Cette enquête originale offre des perspectives de recherche appliquée tout à fait inédites, notamment en sciences économiques, dans un champ relativement peu exploré en France par rapport à l'abondance de la littérature internationale sur le sujet. Les incidences micro-économiques sont pourtant évidentes ; pour le salarié, la dégradation de l'état de santé contribue à modifier ses préférences pour le loisir et à diminuer sa capacité de travail, voire sa productivité ; pour l'entreprise, les arrêts-maladie de longue durée notamment induisent des coûts de gestion, de formation, des pertes de productivité et de compétitivité. Les équilibres macro-économiques sont aussi fragilisés par une dégradation du capital santé, provoquant des départs prématurés du marché du travail et une surconsommation de soins. »

La santé au travail, un facteur indispensable pour allonger la vie professionnelle

La santé au travail, un facteur indispensable pour allonger la vie professionnelle
http://educationsante.be/article/la-sante-au-travail-un-facteur-indispensable-pour-allonger-la-vie-professionnelle/

Le coup d’envoi de la nouvelle campagne de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé du travail (EU-OSHA), qui s'étalera sur 2 ans, a été donné le 20 avril dernier. Avec le slogan ‘Être bien sur les lieux de travail quel que soit l’âge’, l’Agence s’inscrit dans l’actualité brûlante du vieillissement de la population active. La campagne souligne le besoin impérieux d’une politique de bien-être durable et de prévention des risques dès le début de la carrière afin de pouvoir prévenir les problèmes croissants pour les travailleurs en matière de sécurité et de santé.